Please kill me

histoires oubliées

Texte Matthieu Boisset


du 3 au 07 mai 2010 au TNT à Bordeaux à 20H30

Rens. / Réservations : 05 56 85 82 81

Projet d’écriture et de mise en scène entre théâtre et musique
Projet de recherche d’une forme hybride – entre concert et théâtre – poésie parlée – poésie musicale – poésie chantée
pour une écriture au service d’une forme scénique ni théâtrale ni musicale empruntant au genre théâtral, musical, littéraire, poétique…
(re)trouver ce qu’est la scène

Clin d’oeil à la musique rock, le titre est en lui-même tout un programme ! Entre demande, supplication, impératif ou parole amoureuse définitive, il ouvre à un tragique moderne. Please kill me s’inspire des figures quasi mythologiques de l’univers rock, Janis Joplin, Bob Dylan, Lou Reed, David Bowie, Iggy Pop, Patti Smith mais aussi des auteurs de la Beat Generation, Burroughs, Ginsberg, Kerouac, Shepard. Rock stars ou écrivains, ils ont en commun des imaginaires renvoyant au paroxysme et à la déchirure, à la création et à la destruction. C’est dans cette veine que s’inscrit Please kill me construit autour de la folie et du rapport amoureux avec la confrontation de deux errants déchirés entre désir de vie et pulsions de mort, entre le possible apaisement de la vie en société et le désir de l’Homme d’affronter sa destinée dans une quête d’éternité. Comme dans Médée concert, la musique live se mêle au théâtre pour un spectacle hybride de bruit et de fureur. A l’aide de leurs instruments de musique pour les uns, voix et corps pour les autres, les interprètes laissent libre cours à leurs impulsions, faisant résonner en eux les matériaux musicaux et textuels. Les sons et les mots se rencontrent, tendus vers la jubilation du dire poétique et tragique, musiques et textes traversés par des étreintes, des morts et des plaisirs.

photos du spectacle

PLEASE KILL ME

création musicale
Philippe Libier / Benjamin Ducroq

texte
Matthieu Boisset

guitare
Philippe Libier

batterie / guitare
Benjamin Ducroq

ingénieur du son
Sébastien Batanis

lumières
Pierre Martigne

costumes
Johanna Elalouf

photos / Pascal Fellonneau

De l’antique au rock’n’roll Suite non logique de « Médée concert », « Please kill me » navigue entre rock et théâtre.
« Qu’est ce que le tragique aujourd’hui ? » La question que pose Mathieu Boisset est didactique ; sa réponse l’est moins : « Pour moi, le rock est ce qui s’en rapproche le plus, dans sa volonté de créer et détruire. » Avec « Médée Concert », il avait commencé à explorer cette démesure, créant une collision entre le texte de Sénèque et la rythmique pour trouver « le rapport entre la tragédie et le rock’n’roll ».
« Please Kill Me », c’est une étape suivante qui abandonne les écrits classiques et ajoute de la mélodie puisqu’un guitariste se greffe à la batterie. Pour se confronter à des textes de Matthieu Boisset, qui n’abandonne pas ses références récurrentes au théâtre antique : Bacchus, est convoqué à ce festin de mots nus où « il est question du corps et de la chair, quelque chose qui est de l’ordre de la transe. » Lou Reed et les auteurs grecs Pour le premier spectacle qu’il ait écrit sans faire « du pompage revendiqué » des auteurs grecs ou élisabéthains, Matthieu Boisset ne cherche pas la posture de l’auteur inspiré : « On n’invente pas le fil à couper le beurre. Tout a déjà été écrit. » Et il n’est pas avare de références pour le souligner : les Doors, Lou Reed, Dylan pour le rock, Gainsbourg pour sa manière de ne pas chanter : « Je fais du talk-over. Mais ce n’est pas de la musique d’accompagnement non plus. Tout concourt à développer l’imaginaire. » Et les auteurs grecs encore, dont les pièces comprenaient des parties chantées, ou Molière qui écrivait des comédies-ballets pour montrer qu’en créant une forme hybride, il suit des sentiers qu’il n’a pas tracés lui-même. Mais il ne les a pas empruntés au hasard : « J’aime aller chercher la racine des textes pour comprendre d’où l’on vient. Alors que dans le théâtre contemporain, on s’en éloigne. Et tant pis si je passe pour un ringard. » Alors il préfère garder du rock « cet aspect révolte qui me plaît » pour y poser des mots qui « ne constituent pas une dramaturgie narrative ». Pour créer un objet « qui n’est pas du théâtre musical ni un opéra rock ». Symbole de cet indéfinissable, « Médée Concert » avait été programmé au Krakatoa puis au TNBA. Un entre-deux qui plaît à Matthieu Boisset, metteur en scène de formation qui passe là sur scène en soulignant qu’il faudrait « tuer les metteurs en scène. » Bon, on attendra encore un peu.

Sud-ouest / Mai 2010

 

PRODUCTION
DIES IRAE –manufacture de Chaussures
avec le soutien de l’IDDAC, de l’OARA et de la DRAC-Aquitaine

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